Grand Canarie à la Palma du 29/09 au 03/10

La navigation aux Canaries peut surprendre plus d’un navigateur!

On y découvre toute une palette d’effets de vents. Entre les îles: l’effet Venturi crée des accélérations impressionnantes. Aux niveaux des caps, là aussi, le vent gagne en vigueur. Alors on serait tenté d’aller naviguer sous le vent des îles, mais là c’est parfois pire car du relief montagneux descendent des vents amplifiés. En longeant les côtes sous le vent il n’est pas rare de passer de 4 noeuds à 40 noeuds en l’espace de quelques secondes! Mieux vaut être averti et anticiper! On ne parle pas des effets du thermique, ni des alizés… C’est un lieu intéressant pour l’observation de ces phénomènes si on n’en fait pas les frais trop lourdement!!Au matin nous quittons sans regret la ville de las Palmas, une bonne houle nous attend à la sortie.

Elle nous accompagnera tout au long avec ses trains de vagues de 2 mètres. Nous essayons enfin notre régulateur d’allure et ça marche!! Tellement pris par notre nouveau jouet nous n’avons pas eu le temps d’anticiper le grain qui nous arrive dessus.Là encore les effets de vent de tarde pas à se faire sentir à l’approche de celui-ci; du coup nous testons notre engin à la gîte et dans ce petit coup de baston!Nous sommes un peu septiques quant à sa fiabilité avec houle et gros temps!! Faudra voir!!Nous retrouvons notre navigation sportive de Méditerranée liée au saute de vent et à son irrégularité. On met 1 ris puis 2, on en enlève un et on le remet, on passe du génois au solent et on recommence…

Des colonies de dauphins nous rejoignent et nous accompagnent durant de grands moments, des tortues oranges passent… Ainsi que des grains qui nous inquiètent de plus en plus notamment à l’approche de Tenerife. On observe de loin durant quelques instants une colonne sous un nuage noir. Le souvenir de la tornade en Med nous frappe l’esprit et l’on s’interroge sur ce qu’il convient de faire ( même si la colonne a maintenant disparue). Un rapide bilan s’impose: l’horizon vers lequel nous allons est bien chargé, il nous reste 24h de navigation, la nuit est proche, le port de Tenerife aussi et nous hésitons à poursuivre.

Le 30/09

Sitôt réveillés on repart pour La Palma! Nous retrouvons les mêmes conditions qu’hier, houle, grains et vent irrégulier. Il nous faut 5h pour atteindre seulement la pointe Nord de Tenerife. 5 heures de manoeuvres au près avec anticipation des grains successifs: j’affale, je réduis avant que le grain n’arrive car généralement son arrivée est saluée par une claque, puis passage de la pluie avec un bon vent, puis plus rien derrière, je hisse, je toile… et je veille au grain suivant… Après plusieurs heures dans ces conditions, les nuages peu à peu s’espacent.

La côté s’éloignant nous pouvons remettre le régulateur d’allure en route. Il nous faut bidouiller un peu pour trouver le bon réglage et comprendre les astuces de l’engin! C’est vraiment ingénieux ce système et ça semble bien marcher (malgré la bonne houle que nous avons). Nous pouvons ainsi profiter du silence de la nuit et écouter la pleine lune chanter. Au lever du jour, je réveille Marco
car on a chopé à la traîne une dorade Coriphène. Connaissant la vigueur et la saveur de ce poisson, je ne tiens pas à ce qu’il nous échappe et mieux vaut être 2 pour le ramener! Cette dorade est une
merveille au niveau de ses teintes: jaune fluorescent avec des points bleu, elle se débat violemment mais les mains du pêcheur auront raison d’elle!!

Les odeurs de terres viennent réveiller nos narines et un nouveau paysage s’offre à nos yeux ensommeillés. Cela semble vraiment beau, très découpé, montagneux, des couleurs vertes!( beaucoup de cultures de bananes)