LE SILENCE

Au creux du silence il fait bon se blottir. En ses bras le tumulte, le bruit s’effacent, nos peines, nos émotions trouvent un réceptacle, les prières se formulent, nos cœurs s’apaisent…

Il est havre de calme, de paix pour qui sait l’accueillir. Il est vecteur d’harmonie. Que serait la musique, par exemple, sans temps de silence ?

Toute nature aspire au silence comme un besoin fondamental à un bon équilibre.

Ce cocon est aussi la voie d’accès à notre monde intérieur. Il permet de calmer le mental, d’observer nos états, nos ressentis subtils, ouvrant ainsi la porte à d’autres perceptions… Ne dit-on pas que le silence est la musique de l’âme ? Loin d’être vide, il peut être rempli de présence, de conscience, d’être, et peut nous conduire vers d’autres rives inexplorées.

«  Le silence intérieur est un nectar. La vacuité qui en découle est l’élixir. »- Patje SEKO

Lorsque nous accueillons le silence, la communion s’opère plus aisément avec notre être profond, mais aussi, avec l’environnement dans lequel nous sommes.

Goûter au silence des montagnes, du bord de l’eau, des forêts… c’est se relier à ce qui nous entoure, c’est créer une sorte d’alliance.

Le silence est conducteur d’informations, de vibrations, et d’une forme de communication.

La relation silencieuse est souvent plus intense que celle chargée de mots.

Même au sein d’une relation avec une autre personne, le silence a sa place, ne serait-ce que pour favoriser l’écoute. Mais également, comme le souligne Jacques Salomé :

«  Communiquer suppose aussi des silences, non pour se taire, mais pour laisser un espace à la rencontres des mots »

Si le silence offre une certaine qualité relationnelle, dans certains cas, il peut se charger de violence.

Lorsqu’il s’impose par mécanisme de défense, de fuite afin d’éviter l’affrontement, ou les zones obscures en soi, il devient tonnerre. Ce retranchement peut certes, éviter de recevoir certaines émotions, ou de mettre en mots des ressentis, mais il n’est guère porteur d’une saine relation. Ce mutisme liés aux peurs, au manque de courage de s’exprimer, révèlent davantage un conflit intérieur, qu’un vrai silence. La crainte de blesser l’autre trouve parfois un justificatif à celui-ci. Est-il moins blessant que l’honnête aussi dure soit-elle à entendre ?

Beaucoup d’entre nous portons les mémoires de silence blessant lié à l’absence de mots. Cela remonte parfois, aux mots que l’enfant n’a pas reçu pour se sentir en sécurité ou aimé.

Le replis silencieux s’avère parfois nécessaire pour laisser poser les émotions, ou mettre un terme à une situation que l’on accepte pas, mais également, lorsqu’il n’y a pas de volonté de réelle communication. Auquel cas, le silence clôt ce qui a besoin de l’être.

Il semble bon de s’interroger sur le contenu et la qualité du silence que nous offrons.

« Le silence est l’étui de la vérité »-René Chard

Il véhicule ce que nous sommes, met en lumière nos peurs, nos émotions, nos états… Il porte nos chagrins, nos blessures, mais offre aussi, un espace de guérison, de ressourcement, de reliance.

Il y a des silences choisis, d’autres imposés, comme ceux de la perte d’un être cher. Ce lourd silence en appelle un autre pour qu’il puisse s’alléger.

Il y a le silence qui enrobe peu à peu la vieillesse, favorisant le retrait des sens et le détachement par rapport à ce monde de la matière. Une forme de recueillement pour honorer la transition s’opérant vers un autre état.

Mais il y a aussi des silences qui s’imposent devant la beauté, la grandeur, la grâce, mais aussi, tout simplement, devant la magie de la vie…

Le silence est d’or !

Sabrina.C

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Ecouter le silence…

On ne prend plus le temps d’écouter le silence,
De regarder la terre, un chêne ou le roseau,
De louer la nature avec le chant d’oiseau !
Notre époque s’évade en foule et turbulence.

Lorsqu’à l’aube nouvelle un beau matin s’élance,
On ne prend plus le temps d’écouter le silence…
Surgissent la fureur, la vitesse et le bruit
Pour effacer le noir et la peur de la nuit.

Rêver avec son âme est sans équivalence,
Pour mieux apercevoir un reflet de l’amour !
On ne prend plus le temps d’écouter le silence
Pour entendre son cœur battre comme un tambour.

Les enfants du progrès perdent la vigilance,
Otages d’un empire à la sourde prison,
Chaque jour un nuage obscurcit l’horizon…
On ne prend plus le temps d’écouter le silence !

Dominique SIMONET

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« Le silence est l’équilibre absolu du corps, de l’esprit et de l’âme. L’homme qui préserve l’unité de son être reste à jamais calme et inébranlable devant les tempêtes de l’existence. »- Ohiyesa


1 Commentaire

  1. C’est magnifique Sabrina.. Merci.. chut… 🙏

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