Les Gambiers

Fin Mars – début Avril

Petite escapade sur le point culminant à 300 mètres d’altitude, en empruntant un sentier très raide dans les sous bois. Du haut, une vue sur tout l’archipel, des couleurs éclatantes du lagon nous laisse deviner les barrières de corail et patates. Toutes la gamme de bleu est décliné.

Les fermes de culture de perle occupent toutes les baies et le lagon est truffé de bouées. La navigation n’est que slalom entre celles-ci.

Le village de Rikitea est le seul lieu de ravitaillement, aussi de nombreux voiliers sont mouillés dans la baie. Une fois toutes les trois semaines un bateau venant de Papetee livre de la marchandise.

Mieux vaut être là à son débarquement pour avoir une chance de trouver quelques pauvres légumes ou œufs…, car en une journée les alimentations prises d’asseau sont dévastées. Étonnamment personne ne cultive sur cet archipel. On ne trouve que des arbres fruitiers : papayes, citrons et pamplemousses que les habitants ne ramassent même plus. Ils préfèrent se nourrir de sucreries et boites de conserves. L’obésité et diabète semblent d’ailleurs être un problème.

La majorité des gens sont très riches par les cultures de perles et ils rivalisent à celui qui aura le plus beau 4×4. Vue la longueur de l’île de Mangareva et de l’unique route cela prête à sourire.

Les habitations restent cependant à taille humaine sans démesure, bien soignées et fleuries.

Les sourires et saluts restent chaleureux.

Nous avons rejoint Aukena île voisine pour tenter de trouver un dentiste. Pas de dentiste sur les îles, mais nous avons ouï dire qu’un français à bord de son bateau faisait quelques soins. Marco à l’île de Pâques s’était fait enlever le nerf d’une dent mais le traitement des racines n’avait pas été fait.

Il devenait urgent de le faire et heureusement son sauveur est là au mouillage ( il part dans 3 jours aux Tuamutu, nous l’attrapons au vol!).

Chez le dentiste : Marco s’allonge dans le cockpit du bateau, Bernard aidé de son assistante ( sa fille de 9 ans) entreprend le soin avec sa roulette portative. Désinfection à l’eau de javel, séchage avec l’air comprimé des bouteilles de plongée, rebouchage et le tour est joué.

Encore une île magnifique ! Toutes ces îles sont privées, aussi lorsqu’on arrive il est bon de passer se présenter aux occupants. Là encore, l’accueil est sympa et l’on nous invite à aller se servir en citrons. On en fera du sirop !

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Quelques plongées sur les coraux, marche à travers les forêts, papotages avec les bateaux voisins que nous connaissons déjà… La vie est douce, les gens tranquilles, et le paysage de rêve !!!

Beaucoup de navigateurs arrivant là se trouvent à y rester plus longtemps que prévu, on comprend pourquoi !!!

Le 2/04

Nous repartons vers les motus plus à l’Est.

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Les Motus sont de petits ilots de sable avec des cocotiers comme on en trouve aux Tuamutu. Nous trouvons un mouillage à proximité de l’un d’eux Tauna où nous sommes seuls. Le bleu qui ourle ces îles est d’une intensité qui fait ressortir le blanc du sable. C’est assez hallucinant !

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Nous rejoignons ce petit paradis en annexe, en 10 minutes le tour de l’île est faite, les seuls occupants des lieux sont les oiseaux, ils volent au ras de nos têtes. Nous voyons qu’ils ne tiennent pas à ce que nous allions dans la cocoteraie où ils doivent nicher. Nous les laissons en paix en se cantonnant aux bordures de la plage.

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N’étant pas du genre téméraire ( déjà petite je préférais laisser ma petite sœur se faire percer les oreilles en premier pour voir si ça faisait mal) du coup lorsque Marco m’annonce qu’il veut aller plonger sur le tombant derrière la barrière de corail ; je le laisse aller en exploration seul.

Pendant ce temps je profite de l’îlot désert pour faire quelques photos et quelques étirements.

Je le vois soudain revenir à fond la caisse un peu comme si la scène était passée en accélérée. J’ai l’impression de voir un dessin animé d’un mec dont les bras font des moulinet qui vont tellement vite qu’on ne voit qu’un cercle…

En sortant de l’eau le regard ahuri, il me raconte son aventure.

En nageant dans le lagon il a croisé des requins pointes blanches et pointes noires de taille moyenne, mais en arrivant sur le tombant un gros requin gris de plus de 2 mètres posé au fond a soudain surgit comme dans les dents de la mer droit sur lui. Surpris par la taille et la curiosité de l’animal, notre plongeur a pris peur et s’est éloigné rapidement, mais le requin n’a pas abandonné la partie et l’a suivi de près.

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C’est là, où j’ai pu voir la scène en accéléré…

J’ai bien rie, mais j’aurais moins rigolé si je l’avais accompagné !!!

Moralité la témérité n’est pas toujours bonne ! Ca je l’ai bien compris…

Au retour au bateau nous prenons notre bible de la mer pour connaître les caractéristiques de ce requin gris et il est dit : Requin curieux mais peut devenir agressif et se dandiner sur place de façon menaçante avant d’attaquer. C’est le requin le plus susceptible d’attaquer les plongeurs !! Sympa !

Le lendemain je décide toutefois d’aller explorer le lagon avec masque et tubas. C’est marrée basse, peu d’eau aussi nous nageons en surface dans à peine 50 cm de fond au dessus de magnifiques coraux. Rapidement nous avons la visite de requins pointes noires, ils sont étonnants de curiosité. Moi je préfère quand même qu’ils gardent un peu distance…( toujours pas très téméraire!) Il faut juste se familiariser avec cette nouvelle compagnie !

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Je suis éblouie par la beauté des méduses toutes en dentelles blanches transparentes aux reflets rose avec des perles sur leur robes. Que dame nature est ingénieuse pour créer de si belles choses !

Journée à terre sur cette île paradisiaque, nous installons le campement avec un hamac, un feu sur le quel nous faisons griller les bonites pêchées hier.

C’est un lieu parfait, désert et de toute beauté.

L’intensité des couleurs du lagon ne cessent de nous émerveiller.

Les oiseaux font office de musique de fond et leur vol nous laisse rêveur. Des oiseaux d’une blancheur immaculée tournoient dans le ciel azur. A deux mètres du rivage nous observons les requins venant nous offrir un spectacle dans 20 cm d’eau cristalline.

Cette fois nous sommes bien aux cœur de nos rêves !

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Le 04/04

Vent et pluie sont annoncés pour les prochains jours, il nous faut regagner un mouillage plus protégé. L’ouest de Taravaï est parfait lorsque les vent de Sud Est soufflent..

Nous naviguons avec toujours un œil sur les bouées, sur les couleurs des fonds et la carte. Bien souvent Marco se poste à l’avant debout sur le balcon pour observer les teintes nous indiquant les patates de corail.

En route, après s’être fait arracher la ligne certainement par un requin, nous attrapons 4 bonites (rare poisson qui se mange sans risque de ciguatera!). Dont une énorme bonite de la taille d’un thon.

Nous décidons d’aller en annexe donner cette dernière à Hervé et Valérie, qui habitent sur l’île.

Ils nous font un super accueil, nous invite à boire le thé, petits gâteaux et repartons avec un panier de fruits et un bout de cochon tué fraîchement ce matin !

Quel plaisir de pouvoir parler Français, de pouvoir avoir de véritables conversations avec les locaux. Nous avons été bien souvent frustré de ce côté là !

Le 05/04

Pas d’autre bateau à ce mouillage, cela nous plait cette quiétude. Le temps est gris , pluvieux mais le bateau est à plat, aussi Marco décide de grimper au mât pour faire son inspection régulière après chaque grande navigation.

Une fois en haut du mât, il m’appelle et me dit :

«  J’ai une mauvaise nouvelle ! »

C’est effectivement la merde ! le câble de l’étaie s’est détorsionné en tête de mât. Ce qui signifie qu’il est fragilisé et peut se rompre facilement. Cela implique de le changer au plus vite.

Par chance nous avons entendu parler d’un navigateur qui est gréeur, nous nous lançons donc à sa recherche par VHF. Il se trouve qu’il est au mouillage de l’autre côté de l ‘île.

Suite au prochain épisode car ce problème va peut être faire dévier notre route si ???

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