2 octobre au 6 Octobre 2016 – Nouvelle-Zélande

Nous longeons la côte Est en remontant tout au Nord. Sur notre route nous nous arrêtons à Opua une marina pourvu de ship. Nous devons anticiper la saison prochaine et faire quelques achats pour le bateau, ce matériel sera envoyé par cargo dans un container à Rarotonga : tout les câbles du gréement, l’antifoulling et autres…
Dans le ship nous rencontrons Mike qui s’occupe de la clientèle. Sa gentillesse nous surprend immédiatement et plus encore le lendemain lorsque nous le croisons par hasard à Kerikeri. Il s’offre d’être notre guide et de nous faire visiter la région. Il nous trimbale durant des heures d’une baie à l’autres, d’un point de vue à un autre, nous emmenant dans les coins à voir…
Au retour il nous invite chez lui : nous découvrons son univers quelque peu surprenant. Il vit dans un garage au milieu de vieilles voitures de collection et Formule 1, qu’il ressuscite en les retapant et re-lookant. Il fabrique même entièrement les moteurs de ses engins. Un salon plutôt étonnant ! Au fil de la discussion le personnage se dévoile avec pudeur à nos questions : ancien pilote de formule, après de graves accidents il arrête la course et travaille en tant qu’ingénieur pour de grosses boites comme Mc Laren. C’est aussi un passionné de voile qui a parcouru les mers ( il a d’ailleurs 2 voiliers), un défenseur écologique, il faisait partie de l’équipage du Rainbow Warrior ( bateau qui a tenté de bloquer les essais nucléaires à Mururoa et qui a été coulé à Auckland par les services secrets). Mike est un gars qui semble avoir réalisé beaucoup de choses dans sa vie, avoir vécu intensément. Cependant, derrière sa barbe blanche et ses lunettes, on peut y lire une immense tristesse à moins que cela ne soit de la souffrance. Je dirais même qu’il donne l’impression d’avoir été brisé comme ses os l’ont été. Ou qu’il ressemble à ces voitures en morceau, en pièces détachées. Peut être que le décès de sa femme y est aussi pour quelque chose ? En tout cas ce type n’en est pas moins attachant et son gros cœur déborde d’attentions. L’intérieur de sa «  maison » reflète certainement son propre état : au milieu de la confusion et du chaos se trouve des trésors.
Certaines vies semblent devoir connaître des accrocs, des blessures, mais c’est peut être ce qui permet à l’homme de mieux révéler sa part d’humanité
Encore une rencontre peu banale…

Nous partons à l’intérieur des terres pour se rendre dans une forêt de Kaori. Ce sont à présent des arbres protégés car en voie de disparition. Les Kaoris ont des tailles gigantesques, jusqu’à 13 mètres de circonférence, 30 mètres de hauteurs et le plus vieux a 2000 ans !

Des sentiers sillonnent aux pieds de ces géants dans une forêt enchantée faite d’immense fougères et d’essences magnifiques.

L’ambiance est quasi religieuse dans ces lieux. De cette grandeur émane quelque chose de sacré. La nature vibre intensément : le chant des oiseaux, les odeurs des arbres, de la terre, l’atmosphère fraîche et sombre, donnent une atmosphère très particulière. Nous nous surprenons à parler à mi voix comme si nous étions dans une église. Nous sommes envahis par un sentiment de paix et nous avons bien du mal à repartir de cet endroit !

Mais d’autres balades nous attendent… Et la baie des îles nous réserve encore bien des plaisirs : une profusion de baies, presqu’îles, îles, entrecoupées de plages désertes et d’eau transparente..

Nous marchons des heures chaque jour, avec parfois l’impression de ne plus rien comprendre à la découpe de cette terre.

Partout de l’eau, des baies et une végétation à couper le souffle !
C’est somptueux…

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