Départ imminent: Traversée île Cook-Tonga

Le 11/06/2017

Avant de mettre les voiles il nous faut encore attendre que le coup de vent du Nord Ouest prévu dans la nuit de samedi à dimanche, passe. C’est le secteur de vent le plus redouté dans le port car aucunes digues de protection dans cet axe… Seul un petit bassin réservé aux pêcheurs locaux en est pourvu. Aussi Marco entreprend des négociations dès 6h00 du mat avec des pêcheurs, afin que nous puissions rester à quai. Il va même jusqu’à attendrir le cœur des marins en disant que je suis malade ( intoxication alimentaire) : Quel menteur !!! Toujours est il que nous gagnons l’unique place tant convoitée. Reste maintenant, à placer une ancre latérale afin de ne pas se faire écrabouiller contre le quai lorsque le vent latéral va monter ! On annonce 35nds !! Marco plonge et dégotte un corps mort sur lequel on peut passer une manille et nos 2 amarres à l’avant et l’arrière du bateau. A la tombée de la nuit le vent forcit, déjà nous touchons le quai, la tension est telle sur les amarres latérales que nous ne pouvons les reprendre. Marco par en scoot chez keith pour trouver de gros par-battages car les nôtres ne font pas le poids . Notre super mécano nous dégotte ce qu’il faut et vient à notre rescousse pour retendre les amarres en faisant un système de renvoi sur les winch… Cette fois, c’est bon ! Rafales, pluie se déchaînent sans que nous ne venions heurter le quai…

Nous allons voir les 5 bateaux restés dans le port, où c’est une marmite bouillonnante. C’est carrément effrayant ! Un navigateur tente de rejoindre un peu tardivement son embarcation avec son annexe, mais il n’arrive même pas à monter dedans. Une petite chinoise d’un autre voilier s’est figée dans le cockpit telle une statue pétrifiée, elle regarde la houle s’éclater contre le quai et qui revient soulever et secouer son embarcation dans tout les sens. La nuit sera un enfer pour eux : des appels au secours sont lancés en pleine nuit, les bateaux se heurtent les uns contre les autres, l’ancre d’un autre ripe et il vient cogner contre le quai en béton… C’est la panique ! Les amarres d’une grosse barge de marchandise se rompent, elle vient s’éclater contre le quai ; une grue doit venir à sa rescousse pour la sortir. Un bateau de pêche rentre au milieu de la nuit se mettre à quai à côté de nous. Entre les rafales à 40 noeuds et l’énorme houle, il était plus prudent de rejoindre le port. De notre côté, c’est beaucoup plus calme, même si Marco doit se lever pour retendre les amarres du remorqueur derrière nous, qui menace de nous tamponner. En tout cas, on bénit les pêcheurs et le ciel d’avoir eu cette place !!! Au lever du jour, le vent tourne Sud et tout s’arrange doucement. La mer est encore très agitée, il nous faut attendre encore une journée pour que cela se calme un peu pour envisager notre départ. Cette fois, on nous demande de libérer la place, d’autres pêcheurs arrivent, nous le faisons de bon cœur à présent que le plus dur est passé, nous allons au mouillage pour notre dernière nuit. Nous avons hâte de partir…

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