Rarotonga tire à sa fin…

Le 03/06/2017

La douceur de l’île de Rarotonga, nous soumet à son rythme au point d’en oublier les jours et les semaines qui s’écoulent. Bientôt un mois que nous sommes là… Comme à chaque réarmement du bateau, nous sommes toujours surpris du temps qu’il nous faut pour que tout soit en ordre et que la météo se prête à reprendre notre route. Nous subissons une tempête de pétole et de soleil, (pas de vent), alors qu’il y a une semaine c’était la tempête tropicale avec vents violents… Pour naviguer dans le Pacifique mieux vaut disposer de beaucoup de temps et être armé de patience ! Ici les éléments font la loi et l’homme s’y soumet. La nature reste maître et l’homo sapiens retrouve sa juste place… Nous avons tendance à l’oublier dans nos sociétés modernes où l’on va même jusqu’à expérimenter des moyens pour contrôler la météo… ( voir le projet Haarp sur internet…)

Ces îles Cook sont semblables à l’atmosphère qu’il règne en Polynésie, tant au niveau des paysages que de la couleur locale. Bien qu’elles soient sous tutelle de la Nouvelle Zélande, les natifs disposent de leurs terres, de leurs coutumes Polynésiennes… et d’une certaine modernité.

Cela sent bon le monoï, les paréos remplissent les étales, les couronnes de fleurs ornent un bon nombre de têtes féminines… Les maisons sont faites avec des matériaux rudimentaires mais coquettes et très proprettes. Papaï, bananes, citrons, fleurs poussent dans les jardins. Quelques poules, vaches, ou cochons ( attachés) servent de tondeuse naturelle. Ca caquète, ça beugle, ça grogne.. les bruits de la vie quoi !!! Dans le champ à côté du bateau se trouve un bœuf énorme attaché à un arbre qui braille à fendre l’âme la nuit. Il tire tellement sur sa corde qu’il a réussi à déraciner l’arbre… Cette nuit, nous nous réveillons en sursaut car le bateau bouge d’une façon inquiétante. Nous constatons que la corde du bœuf est entortillée ( 4 tours) autour de l’étai arrière sur lequel repose tout l’équilibre du bateau. En voyant Marco descendre à poil, le bœuf prend peur et tente de partir mais plus il tire et plus le bateau vacille dangereusement. Marco remonte attraper un couteau car le seul moyen pour agir rapidement et que notre embarcation ne s’effondre à terre et de couper la corde. L’animal complètement effrayé, sitôt libéré, prend la poudre d’escampette. Réalisant que nous risquons d’avoir des ennuis avec cette corde coupée, Marco part, toujours cul nu, dans les fourrés, cavale dans le champ afin de mettre la corde ailleurs que sur le lieu du crime… Nous entendons le boeuf brailler au loin, nous sommes soulagés. Encore une bonne frayeur, comme quoi même à terre on vit dangereusement !!!

Chaque jour, après le bricolage ( qui se poursuit, à croire que l’on en a jamais fini!) nous allons nager en partant à la découverte de nouveaux endroits, de nouveaux lagons sauvages. L’eau est à 28° tout à fait plaisante pour y mariner et se détendre ( car parfois étonnamment, nous en avons besoin).

Nous devions changer le speedo ( appareil qui nous donne notre vitesse), mais en réalisant tout ce que cela impliquait, Marco y avait renoncé. Il m’a fallu le travailler au corps pour le faire changer d’avis. J’ai compris après pourquoi il était si réfractaire ! Il nous a fallu 2 jours ! Pour tout démonter : plafonds, planchers, batteries, pour changer le passe coque, percer des trous afin de faire passer le fil et son gros embout : une galère… Et pour finir on s’aperçoit que la longueur du câble est limite et que l’on a grillé le régulateur des panneaux solaires ( en débranchant les batteries). En faisant passer différemment le câble les quelques centimètres gagnés, nous permettent de faire malgré tout le branchement au millimètre prêt. Quand au régulateur, heureusement on en a de rechange grâce à Energie Mobile (notre sponsor en panneaux solaires!!) Encore merci Christophe et son équipe…

C’était pas une mince affaire, tout ça pour mettre en place un simple speedo ! On va apprécier de regarder notre écran et se délecter de nos pointes de vitesse !

Il est plus que temps de s’occuper de la mise à l’eau du bateau. Nous allons voir le grutier qui nous dit que sa remorque est inutilisable, qu’il n’a plus de sangles. En bref, nous devons nous démerder à à trouver tout ça… Keith , mécano et homme de toute situation trouve une solution : une vielle remorque et pour le transport du mât il envisage de mettre l’avant sur le tracteur et l’arrière posé sur une voiture… Espérons que le système D fonctionne !!!

Dans 2 jours Tidoudou retrouvera son lieu de prédilection, avec son mât refait à neuf ! Il nous faudra quelques jours pour refaire les réglages et si tout est OK on mettra les voiles vers les Tonga à 1500 km de là ! Peut être quelques escales sur notre route comme Palmerston, Niue ???

Le 07/05/2017

Il fait encore nuit 06h du matin, la frontale sur la tête je suis au milieu de la route faisant des signes aux voitures pour les arrêter. Un convoie plus qu’exceptionnel déboule, rien ne doit l’arrêter ! Marco conduit le 4×4 avec l’avant du mât qui repose dans le coffre et à l’arrière Keith avec le tracteur, ils tentent de synchroniser leur vitesse pour acheminer le mât. En les voyant passer j’en ai la chaire de poule… Ils arrivent néanmoins à bon port, et placent le mât sur le quai. En revenant un peu plus tard on constate que les pêcheurs l’ont non seulement déplacé, mais ont roulé sur l’une des barres de flèches et esquinté un hauban tout neuf ! Marco est fou de rage… Je le contiens pour qu’il n’aille pas péter la gueule aux gros balaises. La grue arrive sur le chantier avec un semi remorque, l’opération commence. On ne peut pas dire que l’équipe soit formée à ce genre de grutage, pour la plupart c’est la première fois qu’ils s’occupent d’ un bateau, heureusement que Keith supervise l’opération…Deux grosses sangles sont passées sous le bateau, la grue les lèvent, tous les étais tombent à terre et là… le bateau part en piqué vers l’avant appuyé sur la quille, les 2 mecs sur le bateau voldinguent…

Une bonne frayeur pour ce début des opérations qui contribue à nous faire monter notre niveau de stress ! Après maintes manœuvres, le bateau quitte le chantier, un gars est resté à bord afin de soulever tous les câbles électriques se trouvant sur la route.

En début d’après midi, Tidoudou est dans l’eau et le mât est en place : quelle joie !

Marco doit re placer la girouette, la drisse de spi et refaire les branchements au sommet du mât ! Nous sommes chanceux, la mer est calme et il n’y a pas de vent : condition idéale pour l’ascension !

Pour célébrer cette longue journée on s’octroie avec nos 2 compères Keith et Ken quelques bières dans le cockpit. Cela fait un bien fou de se retrouver bercer doucement sur les flots… A présent nous attendons le retour des alizés… Depuis notre arrivée pas un seul créneau ne s’est encore présenté pour mettre les voiles. Espérons que cela ne tardera pas ! Un départ prévu peut être dimanche???

Ma fille Loukia et son beau Californien nous rejoignent fin Juin pour passer 2 mois à bord avec nous. Une perspective qui me ravit !

En attendant les prochaines nouvelles, profitez bien de ce début d’été… Nous, c’est le début de l’hiver…

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