Vava’u

Le 12/08/2017

Nous nous rapprochons du village principal afin de faire nos papiers de sortie auprès des autorités en vue de quitter Ha’apaï. Bien nous en prend car nous tombons en panne de gaz. Remplir nos bouteilles s’avère très compliqué car les détendeurs sont Américains. Marco arrive à trouver un gars qui accepte de lui prêter sa bouteille afin de pouvoir remplir l’une des nôtres par un système ingénieux. Il nous faudra une matinée complète pour réaliser l’opération ( pour seulement une petite bouteille). Cela nous permettra d’attendre de rejoindre Vava’u.

Nous découvrons de nouveaux mouillages autour du village, de nouvelles îles toutes aussi jolies les unes que les autres.

A un mouillage, pour une fois, se trouve un autre bateau, celui d’un couple de Français. Ils nous invitent à bord. Marco et moi nous y rendons, nous sommes tout à coup submergés d’un flot de paroles, ils nous déblatèrent leur vie, leurs aventures sans une pause, sans une question, sans un moment de répit. Une logorrhée verbale se déverse sur nous ! Nous sommes abasourdis au point que Marco en a des sueurs froides et voit la femme se découper dans un quadrillage. Au bout de quelques heures, nous arrivons enfin à nous échapper de cette vampirisation, mais nous sommes vidés, fatigués comme si nous avions fait 3 jours de navigation sans dormir ! Peut on appeler ce genre de relation : un échange ? Nous avons l’impression d’avoir un échange d’une bien plus grande qualité avec les locaux qui pourtant ne parlent pas notre langue. Sourires et gestes sont parfois beaucoup plus éloquents et révélateurs que les longs discours emprunt d’égo !. A notre retour au bateau nous partons nous recharger en allant plonger sur un tombant ou se trouvent des grottes sous marine et de magnifiques coraux tout en écoutant sous l’eau le chant des baleines…

Les Tonga s’étendent sur 500km avec différents archipels. Nous rejoignons celui le plus au Nord après avoir bien profité de celui de Nuku Alofa le plus au Sud et et Ha’apaï au milieu.

Une navigation de 60 milles nous attend. A 2 heures du matin nous levons l’ancre sous un beau clair de lune. Les jeunes dorment tranquillement. La mer est encore agitée du fort vent de ces derniers jours, mais Marco a su trouver la petite trouée parfaite ( pas trop ventée) pour se rendre à notre destination. Une nouvelle vague de vent doit arriver d’ici peu, un genre de dépression tropicale est prévue. Mieux vaut trouver un endroit très protégé…

Evidemment nous faisons route avec nos copines les baleines ! A un moment, nous en voyons évoluer à quelques mètres devant nous et soudain, trois d’entre elles surgissent à 5 mètres du bateau et nous offrent un sourire mémorable.

Nous sommes tous sans voix, comme tétanisés et plus encore lorsqu’on les voit passer sous le bateau. Nous avons tous le réflexe de nous accrocher, nous attendant à ce qu’elles envoient notre petite coque de noix valser dans les airs. Mais elles refont surface juste de l’autre côté !! OUAOUUU… C’est fou comme on se sent petit à côté d’elles.

Dans l’après midi, se dessine peu à peu une myriade d’îles. Voilà enfin Vava’u… Cette année, nous apprécions grandement de ne plus avoir de longues traversées à faire pour se rendre dans un autre archipel. Ces courtes navigations nous permettent néanmoins de changer de décors rapidement tout en ayant l’aspect plaisir de la plaisance.

Les îles de Vava’u sont plus hautes, volcaniques, très vertes, avec des petites plages de sables blanc encadrées de roches et de cocotiers. Par contre, il y a davantage de bateaux dans le coin ! Nous arrivons néanmoins à trouver une île déserte, une petite perle blanche ourlée de vert et bleu turquoise…

Après le tour de ce petit bijoux le lendemain, le vent forcit, le bateau commence à rouler copieusement, aussi nous nous rendons dans un des lieux les plus protégés. Une sorte d’anse dont l’entrée est fermée par une grande baie et des îles. Là, nous découvrons que nous ne sommes pas les premiers au mouillage ! Une bonne dizaine de voiliers sont mouillés. On comprend vite pourquoi ce lieu est prisé : eau plate, complètement abrité.

C’est actuellement la période où les bateaux commencent à arriver aux Tonga et plus particulièrement à Vava’u. C’est la transhumance marine. Arrivant de Polynésie, ils font escale ici avant de rejoindre la Nouvelle Zélande en Octobre- Novembre pour la période cyclonique. De plus, il y a des locations de bateaux. Vava’u est un bassin de croisière par excellence. C’est un labyrinthe et entre-las d’îles, offrant plus d’une soixantaine de mouillages.

Marco et moi partons en annexe voir une grotte marine à plus de 2 kilomètres, située dans une anfractuosité d’une île, accessible que par la mer. Nous pénétrons avec notre engin dans les entrailles de la roche. De grandes parois colorées se dressent autour de nous.

Le souffle caverneux de l’eau résonne. A la nage dans le noir nous rejoignons un bord. Il nous faut grimper avant d’accéder à une immense cave qui servait de lieu de réception aux rois et princes : lieu de festivité confidentiel. Une trouée au dessus de nos têtes laisse pénétrer un peu de lumière.

En continuant nous tombons sur une troisième caverne. Nous nous surprenons à murmurer tellement ce lieu est impressionnant. Les quelques graffitis dessinés sur les roches sont comme une souillure, une profanation, c’est étonnant comme l’homme semble avoir ce besoin de marquer son passage, de laisser sa trace partout ou il va.

Loukia connaissant à présent tous les secrets de la pêche à la canne a décidé de se mettre à la chasse sous marine. Elle s’arme d’une ceinture de plomb et d’un fusil et part plonger.

La conclusion de cette première expérience est qu’elle manque de souffle et n’est pas assez calme au fond. Elle a pu malgré tout tirer 4 ou 5 fois, mais a raté ses cibles. Elle décide de suivre un entraînement… En allant marcher nous trouvons un panneau sur lequel figure un nouveau décret stipulant que la pêche et chasse sont interdits dans la zone où nous sommes, sous peine d’une amende de 25 000 euros ! Du coup Loukia est calmée… Mais elle pourra à nouveau chasser lorsque nous changerons de mouillage. Quoiqu’il en soit la vie reste pétillante et légère à bord comme sur terre!

Par contre l’air est lourd ce matin, presque oppressant, la tempête se prépare, il est temps de regagner la capitale. En chemin, nous passons à côté de la grotte sous marine et larguons nos deux moussaillons à la mer afin qu’ils aillent à la nage, jeter un œil à ces caves. Une fois qu’ils se sont remplis les mirettes de cette douce obscurité et de la quiétude de ce lieu, nous reprenons notre route en sillonnant dans ce labyrinthe d’îlots. La capitale est pourvue d’un bassin quasi fermé, un étroit canal assure l’entrée, c’est une zone anticyclonique. Beaucoup de bateaux sont à la bouée, nous en trouvons une juste à côté du quai. Nous voilà en sécurité, les 35 nds annoncés peuvent souffler, nous sommes parés. Par contre côté pluie, elle risque fort d’être diluvienne et nous avons un hublot qui fuit copieusement. Nous allons tenter de bricoler quelque chose avec du cellophane en attendant ! Nous voilà donc coincé durant 3 jours, mais le village est agréable,propret, il y a même quelques commodités, du style : laverie, marché de légumes, petits resto…

1 Commentaire

  1. Danielle dit : Répondre

    Que de beautés , c’est magnifique !

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