Traversée de Porto Santo à Graciosa (Canaries) du 02/09 au 04/09/12

Le temps ( que l’on a) et le temps (météo) sont des ingrédients dont dépend la sécurité du navigateur. Pouvoir choisir le moment d’une traversée est un privilège fort appréciable. Les technologies de prévisions en sont un également.

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Aussi pourquoi se priver de choisir les meilleures conditions? C’est ce que nous avons fait en attendant une semaine de plus à Porto Santo. Marco connait très bien les alizés Portugais et Canariens (pour y avoir habité quelques temps); il sait qu’avant Septembre on n’est pas à l’abris de forts vents. Nous avons donc laissé passé le coup de vent et même attendu un jour de plus afin de laisser la houle se calmer.

Le 02/09/12

La traversée n’est que de 260 miles, en un peu plus de deux jours et demi nous devrions arriver à la Graciosa. Vent prévu entre 15 et 20 noeuds au portant on ne peut rêver mieux!!

Au départ nous avons quelques inquiétudes car le vent est faible et la mer est encore houleuse des jours précédents. Les voiles claquent et ça bringuebale dans tous les sens! Au bout de quelques heures le vent retrouve un peu de tonicité mais nous continuons à être bien secoués et toute la nuit bercés contre les murs!.

Le 03/09

Nous traçons à vive allure en restant au dessus de 7 noeuds. Nous voyons passer à 2 mètres du bateau une tortue aux teintes rouges flottant dans cette immensité toute seule, la pauvre!! Je n’aimerai pas être à sa place l’ océan paraît trop grand pour une créature de 40 centimètres en plus elle ne semble même pas avoir de compagnon!!

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Puis une autre quelques heures plus tard croise notre route et une autre encore qui évite de justesse notre étrave!

Une bonite à dos rayé vient mordre à l’un des hameçons. Elle a des couleurs bleu indigo sur la crête de son dos et des rayures sur son corps, belle bonite et bonne aussi!!! d’où son nom bonita!!! La larme de sang fait mal au coeur malgré tout!!!

Je prépare tranquillement le repas du soir quand Marco s’écrit: « – Viens vite voir ça!!! »

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A l’extérieur l’eau n’est qu’écume et germe d’eau, Au milieu de cette agitation soudaine nous reconnaissons des meutes de centaines de dauphins chasseurs qui oeuvrent à une vitesse incroyable.

Ils semblent pris de frénésie sautent, rebondissent, virevoltent! Après qui en ont -t-ils? Nous avions déjà croisé ce genre de caravane dauphine vers Gibraltar.

Le vent s’est établit selon les prévisions. Le soleil pastel disparaît sur l’horizon pour céder sa place à une belle lune ronde orangée qui nous diffuse un peu de clarté. Durant mon quart je repère quelques constellations que j’arrive à présent à nommer et reconnaître. Le calme de la nuit m’enveloppe avec la fraicheur et l’humidité. Quelques embardées du pilote, des vagues cognant sur la coque,le bruit de l’eau lié à notre vitesse viennent troubler ce silence. Nous avons trouvé un rythme de quart qui nous correspond bien: 4 heures chacun, cela laisse un temps de sommeil non négligeable! Surtout que bien souvent le dormeur est réveillé pour aider à une manoeuvre ou une autre…

Le 04/09

A l’Est le jour point, la lune n’a pourtant pas achevé son tour elle rayonne encore dans les dernières limbes nocturnes!! Une douche de rayon de soleil inonde l’horizon. Je vois se dessiner les contours arrondis d’Alengraza et Graciosa. (Quels jolis noms!!)

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Les lignes de traîne frétillent, je réveille Marco! Pour cadeau de bienvenue l’océan nous offre 5 bonites à dos rayés. Nous en mettons une de côté pour la donner à de futurs voisins de bateau, et rentrons les lignes. Je me transforme en poissonnière pour en extraire les filets. Une escorte de dauphins nous accompagne à notre arrivée. Sur le pont nous trouvons un petit poulpe échoué!!
Comme est -il arrivé là???

Durant ce temps de traversée nous n’avons presque pas touché aux voiles, pas de manoeuvres, juste garder le cap à une même allure au largue. Les premières 24h nous avons parcouru
140 miles! Mais à quelques heures de notre arrivée dans la nuit le vent tombe, il nous faut mettre le moteur. La mer hachée ne nous a pas quitté, elle, et les 10 noeuds ne suffisent pas à maintenir les voiles gonflées ça claque trop.

Nous mettons une cinquantaine d’heure pour arriver à notre destination. Un décors et air Africain chatouillent nos sens, dunes, plages, terres sèches, petites cases blanches bordées de palmiers formant le village et chaleur torride créant des mirages… En bataillant, nous arrivons à avoir une place au port, qui est complet. Nous avions réservé, mais nous avons 2 jours de retard sur la date prévue. Marco va jusqu’à acheter le mec en lui proposant une bonite! Mais on la donnera à des Français bien roots du ponton voisin. On obtient finalement une place force de négociations Africaines!!!

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L’endroit reste authentique, l’ambiance y est particulière; c’est peut être pour cette raison que des babas cools siègent en ces lieux!!! Ici pas de routes, mais des pistes; dans les rues pas de goudron ni pavés, mais du sable!

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Chaque jour nous partons découvrir l’île à pied: parfois vers le Sud Ouest, parfois le Nord Ouest, le Nord. Partout du sable, de la roche, des cailloux, des buissons d’épines mais toujours des couleurs extraordinaires. Un charme particulier se dégage de ce lieu, envoûtant, fascinant malgré cette aridité et aspect désertique!

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Au milieu de nulle part, nous tombons sur une oeuvre d’art, la nature et l’homme ont mêlé leur création.

Résultat original!!!

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