Vers Tuamotus et Tahiti

Le 11/05/2014

Ces deux mois aux Gambier furent magiques. Une escale où le temps s’arrête sur une sensation de douceur… Si mon imaginaire avait su entrevoir ce genre d’île, la réalité est encore plus belle.

Les paysages colorés et diversifiés, la tranquillité sont tout aussi plaisants que les personnes qui y habitent. Il y a une sorte d’harmonie et de simplicités naturelles.

Nous nous mettons facilement au diapason de ce rythme paisible où les problèmes semblent fondre au soleil.

L’envie de traîner par ici peut être tentante, mais d’autres archipels nous attendent…

Alors nous mettons les voiles ce jour en direction des Tuamotus.

Un alizés établit à 15 nœuds, nous pousse hors du lagon bleuté .

Nos corps retrouvent le mouvement de l’eau, nos yeux l’immensité de l’océan, nos esprits le grand large…

Quelques jours de mer pour se remettre dans le bain de la navigation et découvrir les motus.

Le 12/05

Très vite nous retrouvons nos marques, nos quarts et notre rythme…

Le silence s’installe comme pour mieux être à l’écoute des éléments et du présent.

Le vent ayant faiblit on sort le spi. Le bateau s’équilibre davantage et glisse sans bruit.

Un gros tazard a mordu mais nous a tout embarqué. Il fait des bonds prodigieux à l’arrière du bateau pour tenter de se débarrasser du leurre dans sa gueule !

Avant les quarts de nuit nous remettons le génois et tangon.

Le 13/ 05

Le temps est au gris et à la pluie, le vent est un peu moins régulier.

Aujourd’hui c’est un thon qui se libère avant d’être remonté, mais il nous laisse la ligne intacte !

Le vent de secteur Sud Est qui nous poussait au portant a virer Nord N-E, nous voilà donc au près avec grand voile et génois.

Quelques grains viennent saluer Marco durant son quart de nuit. Il est donc actif, doit mettre la trinquette et gérer les humeurs du vent.

Le 14/05

Le soleil est de retour ainsi que la chaleur. Nous avons à nouveau plus de 30°c dans le bateau. Nous avons quitté la latitude du 23eme parallèle aux températures modérées pour remonter vers le 17 eme où la chaleur se fait sentir et ne nous quittera plus !

Quelques bateaux au loin ont eux aussi profité de ce créneau météo pour rejoindre les Tuamotus. Nous arrivons à en joindre certains à la VHF que nous connaissons dont Simon. Nous ne sommes donc pas seul dans cet univers aqueux.

Le vent a forcit un peu, Tidoudou s’offre de belles glissades sur le dos rond d’une grosse houle.

Le 15/05

P1160309-3Nous avons un peu d’avance pour rentrer dans la passe à l’étale, nous affalons donc la trinquette et continuons sous grand voile seule.

A quelques milles d’Amanu, une belle dorade coryphène à la bonne idée de mordre à la canne à pêche. Marco ne tient pas à la laisser filer, aussi je me mets à la cape pour qu’il puisse la ramener plus facilement. C’est sport avec le moulinet, mais elle se fatigue rapidement et un bon coup de crochet nous permet de la mettre dans le cockpit. Elle est magnifique un mètre de long et de quoi se régaler !

Beau cadeau d’arrivée au bout de ces 4 jours de mer ! Cette navigation fut une des plus douce et nous réconcilie définitivement avec les traversées !

Nous sommes devant la passe et Simon aussi attendant le moment propice pour la franchir.

Le courant dans les passes des Tuamotus peuvent atteindre jusqu’à 20 nœuds (à Hao par exemple), aussi mieux vaut être patient pour faire son entrée dans le lagon!.

Un peu avant l’étale Simon se lance, moi je suis ravie car je préfère toujours que les autres passent en premier (n’étant pas du genre téméraire…)

Par la VHF il nous informe qu’il n’y a pas de difficultés majeurs ! Avec un peu de stress, Marco se poste à l’avant et moi à la barre.

C’est partit on vise le milieu mais on sait qu’il faudra à la sortie faire un virage à angle droit pour éviter le reef. Le courant nous pousse, ça fou toujours un peu les jetons de voir le bateau se faire emporter par les flots et voir l’eau bouillonner autour. L’oeil de Marco perce la couleur des eaux et m’oriente selon les teintes ( indicatrices de patates, hauts font ou reef…)

Mais ça y est, nous voilà dans ce grand lagon fermé par une barrières de corail et motus : 10 km/ 30km.

Les Tuamotus sont d’anciens volcans immergés dont il ne subsiste plus que l’anneau corallien formant le pourtour.

(Ca vaut vraiment le coup de voir cet atoll sur Google earth ! Position : 17°52 Sud/140°46 Ouest)

Nous traversons le lagon pour rejoindre des motus qui nous abriteront du vent.

Le lieu est extraordinaire, évidemment nous sommes seuls, les îlots déserts. Nos têtes tournent rapidement au milieu de toute cette beauté, des quelques jours de navigation et du champagne.

La maman de Marco nous a envoyé cette surprise accompagnant du matériel, aussi voilà une belle occasion de l’ouvrir !!

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Des endroits comme ça sur terre il n’en existe pas beaucoup ! C’est sauvage, quasi inhabité, seul un motus sur cet atoll l’est.

Le 17/05

Simon avec sa fille et sa copine ont mouillés sur un autre îlot, nous décidons d’aller leur rendre visite en kayak et leur amener un ceviche de coryphène. Ils s’apprêtent à faire un poisson à la tahitienne et nous invitent. Première opération aller chercher des noix de coco sur la plage, puis les débourrer et râper l’intérieur avec l’outil approprié et en extraire le jus en pressant dans un torchon. Pendant ce temps Simon et Marco partent chasser le poisson. Un beau mérous fera l’affaire, coupé en petit morceau agrémenté de citron, d’oignons, de la crème de coco et d’épices c’est un régal !

Evidement pour faire un tel plat cela nous a pris 3 heures, mais ce temps est aussi un moment de partage faite de choses simples et délicieuses.

Le 18/05

Le vent faiblissant nous rejoignons le village.

Pour installer le mouillage c’est toute une histoire car nous sommes très proches du reef et le fond est parsemé de patates de corail où la chaîne a vite fait de s’emmêler. Il faut installer des bouées le long de la chaîne afin qu’elle flotte et mettre une sécurité en enroulant une chaîne sur une patate. Marco travaille ainsi ses apnées par 15 mètres de fond.

Nous arrivons dans un joli village où tous les gens que nous rencontrons semblent heureux de nous voir et discutent facilement. Il y a 140 habitants dans cet atoll, rassemblés sur le motu du village.

Deux vieux sous un arbre, nous disent au fil de la discussion que nous pouvons aller où bon nous semble qu’ici tout est libre, même si les motus appartiennent à quelqu’un, on est les biens venus partout !!! La propriété ici se partage ! Là on ne fait pas de procès aux voisins parce que sa haie déborde chez soi !!

On poursuit notre visite, quand un gars arrive à vélo le sourire aux oreilles, transpirant comme s’il avait fait trois fois le tour du village à fond pour nous trouver. Il s’arrête et nous tend la main en se présentant.

Nous remarquons qu’il a un énorme pendentif sculpté autour du cou et nous lui disons qu’il est bien beau !

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«  Ca ? C’est moi qui l’ai sculpté dans l’os du fémur de mon grand père ! »

Marco et moi adoptons l’air d’habitué à cette pratique. Celle de déterrer ses ancêtres pour leur piquer un os et se faire un bijoux !!!

Nous finissons par trouver l’unique épicerie, à peine arrivé un jeune homme d’une vingtaine d’année très efféminé vient nous serrer la main.

« Iaorana ! Je suis le maire, bien venu à Amanu… et la discussion s’engage… » C’est le plus jeune maire de Polynésie.

On va chercher le vendeur de l’épicerie qui fait un BBQ plus loin. Lui aussi est ravi de nous voir. Nous lui achetons 2 bières et il nous en offre 2 autres pour boire un coup avec lui. Ses potes eux aussi ne voulant pas être de reste nous rejoignent et laissent refroidir leur poulet grillé pour parler avec nous !

Le lendemain l’accueil reste identique, les gens viennent nous serrer la main, nous embrasse.

Nous traînons avec des gamins certains font du body board avec des planches de bois, d’autres pêchent et attrapent un requin pour servir d’appât pour d’autres poissons ou murènes. Ils ont entre 5 et 10 ans se trimballent avec des couteaux de boucher, plongent dans le courant de la passe, jouent avec murènes et requins… Les parents ne semblent pas le moins du monde inquiets car nulle surveillance. Nous croisons même un petit bout en couche culotte d’à peine 2 ans qui déambule seul, pieds nus sur les coraux … Nous sommes loin de l’éducation de nos pays Européen !!!

Nous sommes surpris par tout cela et cette gentillesse, cette chaleur humaine …

Est ce le fait qu’ils n’ont pas encore été contaminé par l’individualisme et que leur vie fonctionne sur un système communautaire ? Ici l’entre aide, la générosité, le partage fait partie intégrante de leur vie…

En plus dans un décors paradisiaque on croit parfois rêver !

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Du 20 Mai au 18 Juin

Un coup de Maaramu est annoncé pour les jours prochains ( c’est un fort alizés de secteur Sud Est)

Aussi nous rejoignons les Motus de l’Est pour s’y planquer.

Tout n’est que quiétude, douceur, le bleu piscine de l’eau ne cesse de nous émerveiller par sa clarté.

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Evidemment chaque jour nous plongeons avec nos compagnons habituels les requins ! Le lagon en est truffé, mais il y a aussi de beaux mérous, des poissons et coraux colorés. L’eau avoisine les 30°c, aussi c’est un bonheur que de nager à poil.

Dans cet atoll nous sommes seulement trois bateaux ( la première semaine, seul ensuite) pour une bonne cinquantaine de motus, autant dire que nous ne nous gênons guère. Chacun opte pour un îlot différent et de temps en temps nous nous retrouvons pour un BBQ de poisson sur la plage !

Marco chasse seul à présent et je rigole de le voir revenir avec son poisson en l’air au bout de la flèche encerclé de requins gourmands. S’il le garde dans l’eau il doit mettre sa proie entre ses palmes et la défendre à coups de palmes pour éloigner les requins. Surtout ne jamais le garder contre soi, Bertrand de l’autre bateau peut en témoigner, il s’est fait mordre par un requin en gardant son poisson ainsi. Cela lui a valu quelques points de sutures et une bonne leçon qui profite à tous !

Nous avons à présent une petite horde de requins et raies moras autour du bateau car ils savent qu’ils peuvent avoir les entrailles, la peau et les arrêtes à l’oeil ! Aujourd’hui ils ont été gâté car Marco a ramené un mérous et 3 petites Carangues pour le BBQ de demain. Ils sont un peu excités les drôles avec les entrailles jetées à l’eau .

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C’est l’heure de ma toilette, je descends donc l’échelle de bain quand soudain j’en vois un m’arriver droit dessus un peu vite, j’ai à peine le temps de remonter que je vois son museau à vingts centimètres de mes pieds. Peut être a-t-il pensé que le repas n’était pas finit !

J’essaye de redescendre mais cette fois il y en a quatre qui m’attendent et tournicotent à un mètre de l’échelle. Je laisse tomber et prend un seau d’eau pour finir de me laver. Je ne vais pas les laisser se rincer l’oeil quand même ! La prochaine fois on évitera avant la toilette de les exciter !

Je parle beaucoup des requins car il font partie intégrante de ces lieux et qu’ils nous fascinent. Ils sont omniprésents autour du bateau, lorsque l’on nage, chasse, même sur le bord de la plage dans 20 cm d’eau…

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Ils ne faisaient pas encore partie de notre vie il y a quelques mois en arrière, alors nous les découvrons chaque jour un peu plus !…

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La vie paraît légère lorsque l’on revient à la simplicité et de vraies valeurs.

Ici avec 300 euros à deux par mois on vit royalement car hormis les produits de base : lait, farine, riz… il n’y a rien à acheter. Il suffit de pêcher, ramasser des noix de cocos , faire son pain…

On récupère l’eau de pluie, on brûle ses déchets, on devient vite quasi autonome.

Etre en dehors de ce monde frénétique et des soucis liés à la vie moderne est un luxe, faut il juste être prêt à vivre un peu à la Robinson. Là nous ne voyons plus personne…

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Il faut aussi accepter de se dépouiller d’un certain confort pour en gagner un plus rustique mais authentique. Apprendre à vivre avec ce qu’il y a et non selon nos habitudes.

Accepter aussi que le vent puisse tourner subitement sachant que le paradis peut rapidement devenir un enfer. On ne compte plus les nuits où l’on ne dort que d’un œil !

La sécurité garantie n’existe pas sur l’eau malgré toutes les assurances que l’on peut prendre.

Mais le risque encouru est bien souvent récompensé par des paysages, des gens extraordinaires, une vie ensoleillée…

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Pêche à la langouste

Deux locaux travaillant dans les cocoteraies sur différents motus ; nous ont mis l’eau à la bouche en nous offrant deux belles langoustes.

Ca fait un moment que l’on nous parle de cette pêche à la Polynésienne sur les platiers. Impraticable la journée car elles se cachent dans des trous inaccessibles au milieu des coraux, c’est donc la nuit qu’il faut oeuvrer.

Après avoir récolté des infos par les locaux à ce sujet, nous sommes prêts pour l’expédition langouste. Il faut une nuit noire sans lune, une marée mi-descendante ou mi-montante et se rendre sur les grands platiers faisant face à l’océan.

Armés de torches, de bottes, d’un fusil sous marin ( bien qu’ici ils les attrapent à la main), d’un seau nous voilà partit au cœur de la nuit parcourant plusieurs kilomètres.

Nous avons de l’eau au dessus des genoux et avançons prudemment regardant où nous mettons les pieds car ce sont des coraux et rochers. Nos lumières permettent en principe d’éclairer les yeux des langoustes qui sortent pour se nourrir dans le noir. Ce soir les alizés sont encore un peu forts et frisent la surface de l’eau, il n’est donc pas évident de transpercer l’eau cristalline. Tout une armada de poissons attirés par nos torches viennent dans nos jambes. Voilà un banc de poissons blancs qui se dirigent sur moi et m’attaquent en sautant à hauteur de ma taille et me mordent. Surprise par cette attaque je crie, occasionnant au passage une bonne frayeur à Marco (me croyant certainement attaquée par une bande de requins affamés, (en l’occurrence ceux qui nous tournent autour à quelques centimètres! Marco a d’ailleurs failli marcher sur l’un d’eux !) ! Il braque sa lampe sur moi pour voir ce qu’il reste de moi. Et rigolons de cette situation !

Enfin mes faisceaux lumineux s’arrêtent sur deux petites boules brillantes et je devine une langouste, malheureusement Marco n’a pas armé son fusil et n’a pas son gant. Elle file sous nos yeux rejoindre un abri. Nous reprenons notre marche nocturne, une autre est là Marco tire mais la rate, la visibilité n’est pas top ! Il semble que pour ce soir nous ayons manqué les deux opportunités offertes et nous n’en aurons pas d’autres, malgré notre persévérance. Nous rentrons donc en faisant un petit crochet dans la cocoteraie voir si quelques crabes des cocotiers ne nous attendent pas. Mais seul notre kayak nous attend pour rejoindre le bateau ! Nous rentrons bredouille mais contents de cette expérience qui demande à être renouvelée. (Chose que nous ferons quelques jours plus tard mais ferons choux blanc encore une fois!)

Le mieux serait d’être accompagné de locaux pour voir leur technique ! On a encore tant à apprendre…

Les journées s’écoulent dans une agréable douceur et nous flottons comme des bulles au milieu de ces couleurs éclatantes et irréelles.

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Parfois des locaux viennent ramasser la copra sur les motus et cela nous donne l’occasion d’échanger quelques mots avec eux. Les discutions s’engagent spontanément et la gentillesse remplie leur regard, leur visage…

Marco nous ramène chaque jour de quoi remplir nos assiettes. Il chasse maintenant à l’agachon ( il se pose au fond et attend que sa proie vienne à lui).Un grand chasseur lui avait dit que lorsqu’il arrivera à choper un bec de canne cela voudra dire qu’il aura progressé. Et bien il cloue le bec aux bec de canne… et Carangues , Perroquets, mérous ( mais ces derniers sont un peu suicidaires…)

Quand à moi je deviens une boulangère hors paire. Avec du bon pain et du bon poisson, même si c’est pas très varié, on ne risque pas de crever de faim !

Nous pensions changer d’atoll, mais les alizés sont trop forts, nous restons donc jusqu’à ce qu’une fenêtre météo se présente…

Nous retrouvons la vie du village quelques jours, le temps d’un ravitaillement car le bateau vient de passer ; partageant discussions, repas avec ces gens adorables…

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L’humour, la gaieté, la générosité font partie intégrante de ce lieu.

Les vents nous obligent cependant à regagner les motus de l’Est pour s’abriter.

Mais nous aurons la visite de ceux qui viennent récolter le copra.

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L’unique ressource de cet atoll est le copra. Chaque famille est propriétaire d’au moins un motu qui leur permet de le cultiver et de gagner leur croûte. Régulièrement ils quittent le village une semaine pour établir leur campement sur leur motus. Ils ramassent toutes les noix de coco sèches à terre , puis les fendent en deux à la hache. Elles sont ensuite retournées, vidée de leur eau et mises à sécher trois jours. Il sera plus facile ainsi d’en extraire la chair à l’aide d’une spatule tranchante.

Le copra sera ensuite mis en sac de 25kg et ramené au village en attente du bateau ravitailleur qui se chargera de cette marchandise. La cocoteraie doit également être entretenue, désherbée, feuilles de palme brulées ainsi que les bourres restantes des cocos.

C’est un sacré travail, mais les gens ne s’en plaignent pas, au contraire ils aiment aller sur leur motus c’est leur escapade où ils respirent la tranquillité. Ils apprécient de travailler librement à leur guise et d’être leur propre patron ( ce que l’on peut comprendre!!)

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Le 18/06

Un mois s’est écoulé dans cet atoll d’Amanu.

Les passes sont les entrées et sorties obligatoires qui nécessitent de bien connaître l’heure de l’étale. Cette dernière n’est pas forcément calée sur le moment de pleine mer ou marrée basse. Etant tributaire de l’étale, il nous faut se livrer à quelques savants calculs et estimations, lorsque l’on veut changer d’atoll. Durant ces deux jours de navigation pour rejoindre Makemo, nous tentons d’adapter notre allure en vue de ce passage, sachant que si nous ratons l’heure nous devrons attendre la marée suivante si cela ne tombe pas de nuit !!!

Du coup, la dernière nuit, craignant de ne pas arriver au moment opportun, nous mettons voile et moteur. Après quelques heures à la cape un peu malmené,Tidoudou fait son entrée dans le lagon de Makemo, propulsé à 8nds ça fuse !!!

J’avoue que ces passes me foutent toujours la pétoche. A la barre dans le courant il est difficile de maitriser le bateau, qui atteint au moins fort de son flot, 4 nœuds.

Nous trouvons un village plus gros qu’Amanu avec même plusieurs magasins, des bières fraîches et internet. ( qui ne marchera hélas qu’une heure). Nous pouvons ainsi envoyer et recevoir quelques nouvelles, mais le blog ne pourra être publié !

Face au village, le mouillage est réputé infernal par vent de Sud Est et à 4H00 du matin cela nous est confirmé.

Nous sommes piégés, secoués par la houle et très inquiets, nous devons attendre le lever du soleil pour sortir de ce bourbier.

A la lumière du jour, notre situation se révèle miraculeuse, encerclés par les reefs à fleur d’eau, c’est grâce à la chaîne qui s’est prise dans une patate que nous avons évité le pire.

Nous avions déjà crié au miracle trois jours avant ; lorsque Marco relevant l’ancre a vu sa main se faire prendre dans le guindeau et que la chaîne a mystérieusement déraillée au moment fatal ! Il s’en est sortit avec juste un doigt écrabouillé, mais aurait pu perdre sa main !

Nous vivons ainsi chaque jour de véritables miracles, comme celui d’être là.

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Nous décampons donc de ce mouillage de la mort et partons vers les motus de l’ouest trouver refuge.

Nous devons traverser tout le lagon sur plus de 50km.

La navigation dans les lagons offre l’avantage d’une eau relativement plate, cependant de nombreux reefs, patates, colonnes sous marine, bouées de parc à perle viennent corser l’affaire.

Pour arriver à voir ces obstacles il faut que le soleil soit haut où qu’on l’ait de dos. Avec un soleil dans la poire c’est impossible de distinguer les couleurs indicatrices de danger.

Il faut donc en permanence un vigie à la proue et l’autre près à manoeuvrer dans la seconde.

Autant dire que ce genre de navigation est assez épuisante. Certains optent pour une surveillance en haut du mât pour avoir une vision plus large !

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Après tous les récits que j’ai lu au sujet des Tuamotus j’appréhendais de venir ici, cela se justifie en partie, mais avec l’aide du GPS et en respectant quelques règles majeures ( soleil haut, étale, météo et grande prudence…) cela s’avère tout à fait faisable.

On peut imaginer la difficulté de naviguer sans GPS entre les atolls surtout de nuit. Les îlots étant plats, ils ne sont pas visibles.

Tous ces atolls sauvages, déserts, hors du monde sont d’un grand attrait malgré la navigation pas toujours facile !!!

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Dix jours à Makemo, puis dix autres à Tahanea.

Lieu réputé pour le snorkeling dans ses passes.

Chaque jour, courant rentrant nous remontons la passe en annexe, nous l’attachons à nous et nous nous laissons porter par le courant.

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Les coraux éclatent de couleurs. La vie marine dans ces lieux est généreuse : toutes sortes de poissons ( napoléons et mérous géants, tarpons, barracudas, poissons de reefs aux couleurs éblouissantes; mais aussi toutes sortes de requins ( gris, nourrice, pointes noires, pointes blanches…), et même des raies mantas.
Nous nageons avec ces raies mantas de trois ou quatre mètres d’envergure, ayant tout loisir de les admirer sous toute leur face. Nous pouvons même faire une inspection de l’intérieur de leur bouche grande ouverte à cinquante centimètres de nos yeux. J’ai même cru un moment que j’allais faire une inspection du fond de l’estomac de l’une d’elles…

Quelles créatures étonnantes et majestueuses ! On dirait qu’elles appartiennent à un monde aérospatial avec leurs cornes céphaliques, leur forme particulière. Leur nage, d’ailleurs s’aparente davantage à un vol.

C’est une féerie, un véritable enchantement…

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Le 02/07

Nous quittons les Tuamotu en se promettant d’y revenir car il y a tant d’atolls que nous n’avons pas encore exploré. Nous pouvons mettre les Tuamotu en tête de liste de notre palmarès cœur.

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En trois jours de navigation relativement tranquille, nous rejoignons les côtes de Tahiti.

Enfant, après avoir vu un reportage sur Tahiti avec des Vahinées dansant avec des colliers de fleurs  et des paysages paradisiaques; je m’étais dit qu’un jour j’irais là bas ! Et ce jour est arrivé…

Mon rêve est réalité…

Par contre je n’aurais jamais imaginé y venir en bateau.

Avant d’aller à Tahiti , nous rejoignons Moorea où mon frère et sa femme nous attendent.

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