Tahiti

Le 14/07

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En quittant Moorea nous sommes salués par une compagnie de dauphins à long bec, en arrivant à Tahiti nous sommes accueillis par une courses de Vaa’ ( pirogue Polynésienne) dans le lagon.

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Le mouillage de Taïna au sud de Papeete est blindé de monde. C’est là que nous retrouvons notre pote gréeur pour notre problème d’étai.

Le matériel dont nous avons besoin est introuvable ici, il faut donc commander les pièces en France et remettre à plus tard le changement d’étai. Nous profitons de ce passage à Papeete pour faire quelques achats matériel et un bon avitaillement. Sachant que nous reviendrons à Tahiti, nous préférons ne pas nous attarder cette fois. Ville et monde nous semblent un peu agressifs après ces quelques mois de vie à la Robinson , il nous faut nous réadapter…

Faute de vent nous optons pour le mouillage à l’Ouest de Moorea à Ahapiti. Lieu réputé pour ses vagues. A l’entrée de la passe nous nous apercevons que ce n’est pas une légende. De part et d’autre du chenal des vagues parfaites, tubulaires et puissantes nous font sentir leur souffle. Le spot de surf par excellence…

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Nous sommes une fois encore, surpris de trouver l’eau à l’intérieur du lagon si calme et transparente, alors qu’à quelques mètres ça déferle de façon spectaculaire. Le mouillage est magnifique au pied de majestueuses montagnes et pics derrière lesquels nous sommes parfaitement abrités des vents d’Est.

Nous allons explorer les hauteurs à pieds par des chemins escarpés qui se devinent plus qu’ils ne se voient car la végétation ne laisse aucun espace vierge bien longtemps.

Sur les crêtes et les cols, nous restons bouche bée devant tant de beauté.

Marco a ressorti sa planche de surf. Il a vite compris que s’il veut avoir une chance de glisser sur le dos d’une vague il faut se lever tôt, avant le lever du soleil. Avant que locaux, Australiens et autres surfeurs ne débarquent car après il n’a plus aucune chance d’en prendre une.

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Il faut aussi qu’il se familiarise avec la puissance de ces murs d’eau et le peu de fond. Durant quelques jours tous les matins mon surfeur part sur la pointe des pieds ( pour ne pas me réveiller) se faire massacrer. Il revient malgré tout avec le sourire et entier.

J’imagine que c’est d’avoir réchappé à celles qu’il a prise. A moins que ne soit lié à quelques sirènes rencontrées???

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Le 20/07

Pour aller à Huahine il y a 80 milles afin d’arriver de jour, nous n’avons pas d’autre alternative que de naviguer de nuit. Pas de lune, juste la voie lactée et une voûte criblée d’étoile pour nous éclairer.

L’alizé est doux mais la houle un peu moins ! Une grosse houle croisée nous fait goûter une fois de plus aux joies du shaker…

C’est notre dernière navigation nocturne de l’année et l’on ne s’en plaint pas. Les prochaines navigations en perspective se feront de jour vue les courtes distances.

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Nous pensons faire breveter une méthode d’amaigrissement sans effort. Cette technique est garantie car nous avons pu la tester à maintes reprises. Il suffit de monter à bord d’un petit bateau (de préférence) et de faire des traversées par une mer agitée. Vous vous délesterez ainsi de quelques kilos superflus, si en plus vous avez la chance d’avoir le mal de mer et d’être un peu stressé, vous fondrez littéralement…

Néanmoins il faut savoir que cette technique sans effort provoque des insomnies et donc une grande fatigue.

Mise en garde: si le corps bénéficie de certains privilèges lié à ce régime, le visage lui empathie.

Les traits se tirent, les cernes bleuissent et se creusent, les rides se marquent… bref attendez vous à avoir une sale gueule…

Le 21/07

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Huahine, (petit bijoux vert) apparaît au lever du jours flottant sur une mer mouvementée.

A l’Est, une passe ourlée de vagues sauvages offre l’accès au lagon . Nous jetons l’ancre entre la terre montagneuse et un motu. Ce havre de tranquillité accueille bien vite notre sommeil.

Nous avons la visite de Paul, un local qui vient nous offrir des noix de cocos fraîches et même du poisson. Un accueil des plus chaleureux, même si nos discutions sont un peu limitées du fait qu’il soit sourd et ne parle pas. Avec gestes, mimes et rires nous arrivons à nous comprendre malgré tout.

Visites du motu, marches sur les hauteurs, l’exploration des reefs… ce sont nos activités habituelles.

Puis nous allons à Fare à l’Ouest et nous retrouvons Jean Luc et Mathilde, des amis que n’ai vu durant 25 ans, qui vivent à Huahine.

Le temps a glissé sur nos visages et nos vies, mais c’est un plaisir que de se redécouvrir et de se raconter nos parcours. Nous sommes reçus comme des rois dans leur petit coin de paradis.

Jean Luc nous fait davantage découvrir les moeurs et coutumes de l’île à travers sa propre histoire . Il a été initié à la culture Polynésienne par le biais entre autre de la Vaa’ ( Pirogue) puisqu’il fait partie de l’équipe de Huahine.

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Il a été deux fois vainqueur de la célèbre course Hawaiki 129 km entre les îles Huahine, Raiatea, Taha et Bora bora. Durant ces 20 dernières années lui et son équipe ont occupé quelques podiums.

Sa musculature témoigne de ces heures passées à ramer et son esprit s’est imprégné du Mana lié à cette pratique.

En général les homme ici sont baraqués, tatoués et tous pratiquent ou ont pratiqué la Vaa’.

Quelques femmes également en font. C’est toujours beau de les voir pagayer ou passer dans la rue avec des fleurs dans les cheveux.

Ils nous mettent à disposition vélo, voiture ce qui nous permet de faire le tour de l’île.

A l’Est on trouve des vestiges de sites de cérémonies appelé les Marae avec des plateformes et pierres dressées. C’était un lieu de prières mais aussi de sacrifices humains avant que les missionnaires ne viennent bousculer leurs croyances et religion.

Le long d’un bras de mer , encore un témoignage de cette ancienne culture, mais cette fois par une technique de pêche très ingénieuse.

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Un système de murets, pierres superposées et disposées en entonnoir au fond de l’eau, permet au poisson d’entrer avec le courant et d’être piégé lorsque la marrée descend. Il n’y a plus qu’à le récupérer avec une épuisette. Ce système est encore en fonction.

Les sentiers grimpant sur les hauteurs sont toujours enfouis sous la végétation et très abruptes. Il faudrait toujours avoir un coupe- coupe pour se frayer son chemin. On se perd souvent et on est contraint de faire bien des demis tours. Mais les forêts sont belles et généreuses, on trouve parfois des pieds de vanilles poussant ça et là, des banians centenaires, des orchidées sauvages et autres fleurs au parfum envoûtant…

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Le 2 au 13 juillet 2014

Plus de dix jours à se remplir les yeux de bleu, d’eau transparente, de poissons et de merveilles sous marine ; côté plongée on en a bien profité.

Une fenêtre météo s’offre à nous, en trois jours de navigation, nous regagnons Moorea.

Les reliefs nous surprennent : décors montagneux avec une belle harmonie de forme , des pics et aiguilles vertigineux. Le vert intense et le bleu lagon rehaussent les tonalités. C’est somptueux.

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Nous retrouvons la civilisation, les supers marché et les mouillages bondés… C’est assez surprenant et déphasant surtout lorsqu’on est encore imbibé de manque de sommeil.

Quelques préparatifs s’imposent avant de recevoir Rodolphe et Ivanne à bord.

Ils arrivent deux jours après avec leurs gros sacs à dos que nous arrivons à caser au milieu des voiles.

Ils vont devoir quitter leurs chaussures de randonneurs quelques jours et se mettre au rythme de celui de l’eau. Un plongeons au milieu des raies et petits requins pointes noires s’imposent. Les raies sont semi-apprivoisées à cet endroit du fait qu’elles soient nourries par les touristes. Elles viennent donc se lover contre nous, glissent sur nos corps en quête de quelques sardines. Les requins eux récupèrent les miettes.

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Un autre snorkeling au dessus de statues de Tiki immergés, genre de musée sous marin.

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Les vents se renforçant et tournant nous devons rejoindre un mouillage de l’autre coté de l’île.

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En chemin, nous tombons sur une colonie de petites baleines pilotes. Elles ne semblent nullement effrayées par notre embarcation et acceptent que nous passions un moment au milieu d’elles.

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En s’accrochant à l’arrière du bateau avec un masque, nous pouvons les admirer évoluer à quelques mètres de nous  sous l’eau! Tout à fait extraordinaire…

Vu le mouillage et le vent nous sommes coincés à bord, aussi Ivanne et Rodolphe préfèrent-ils rejoindre la terre pour finir leur visite de l’île car leur séjour tire à sa fin.

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En bateau, le rythme est imposé par la météo et la nature. On ne peut suivre un programme, ni faire des plans par avance, aussi il faut avoir le temps.

Cela peut paraître contraignant pour les gens de passage dont le temps est compté.

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Notre choix de vie implique parfois des moments d’inaction, de veille, de patience… qui ne s’accorde pas forcément avec celui de rentabiliser son temps. Ce concept de rentabilité d’ailleurs perd de son sens naturellement sur un bateau puisque nous disposons entièrement de celui-ci.

Dans quelques jours nous allons à Tahiti pour changer notre étai et visiter l’île!

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