ÊTRE CONSCIENT

Il est une aspiration commune à vivre simplement en accord avec nous-même. Cependant, il y a tant de résistances à suivre ce cours naturel ; tant de conditionnements nous écartent de ce but.

Bien souvent, lorsque nous faisons un pas dans sa direction, il semble dévier du chemin tracé par nos schémas mentaux, nos sociétés.

Être libre implique de quitter sa prison, mais faut-il déjà être conscient de celle-ci.

Il peut-être tentant d’appeler une cage : cocon protecteur.

Les barreaux peuvent donner l’impression d’être hors portée d’agressions. Ce qui peut-être rassurant car le manque de sécurité engendre les peurs. A moins, que cela ne soient les peurs qui engendrent l’insécurité ?

La stratégie de peur est un habile moyen de nous soumettre volontairement aux mains de nos gardiens.

Le mental est l’un d’eux. Si nous pouvons louer les mérites de son aspect protecteur, sachons reconnaître qu’il préside nos peurs. En lui remettant l’entièreté du trousseau de nos clefs, il aura tôt fait, à double tour, de nous enfermer. Sous prétexte de nous protéger, il deviendra nôtre geôlier.

Tant que nous serons l’enfant menacé qui rejoint les jupes de sa mère, nous resterons dans cette condition enfantine de potentielle victime.

Grandir implique une responsabilité, celle d’apprendre à voler de ses propres ailes, à déployer sa conscience afin de transmuter l’expérience de la lourdeur en exploration de l’apesanteur.

Un esprit soumis au seul poids du mental ne pourra prendre son envol, ou sera soumis à la chute.

L’esprit mature inclut connaissance intuitive, lucidité, présence constante, retour à soi… c’est ce que l’on nomme conscience. Elle permet de se définir en tant qu’être, dans ce monde et dans notre unicité.

Elle permet de prendre la hauteur nécessaire pour identifier les évènements sous un angle différent ;

de ne plus être restreint à la seule vision de “derrière les barreaux”.

Avec elle, les chaînes de l’égo sont démantelées une à une, les peurs et les souffrances ajourées, mises à nues. Notre prison apparaît alors, comme une simple illusion, un mirage auquel nous avions cru. Dans l’effondrement de nos croyances, nos conditionnements, du vain édifice protecteur, des stratèges de notre roi dictateur se trouvent notre salut.

Il est un chemin qui mène à notre propre temple plus en accord avec nous-même. Celui qu’il nous plaît d’imaginer et de créer par notre singularité, notre authenticité. Libre de lui donner l’espace de ses besoins, de ses rêves, pour que jamais il ne cesse d’évoluer.

Alors, je m’offre la liberté de jouer avec les mots comme avec des pinceaux, pour me permettre de créer, de dessiner les formes colorées de mon esprit et ainsi de leur donner vie.

Les mots de l’âme sont souvent emprunts de poésie, de rythme et de magie.

Il me plaît de les laisser couler comme une rivière, sans savoir s’ils rejoindront ou non un cœur ouvert. Peu importe si cela paraît désuet, le vent s’en fera un collier !

Libre de s’habiller selon sa fantaisie

S’habiller de conscience

c’est enfiler sa robe de lune

celle qui éclaire l’obscurité

C’est aller au bal de la vérité

sans masque de fortune

faisant fi de l’apparence

/

S’habiller de rêves

c’est oser imaginer

ses propres couleurs

en les tissant de fraîcheur

sur son corps sublimé

et courir après sans trêves

/

S’habiller de désir

c’est dégrafer son cœur

et juste laisser faire

l’instant éphémère

qui jamais ne meurt

et remplit de plaisirs

/

S’habiller de soi

c’est porter l’unique

en singularité, en être fière

c’est faire honneur aux mères

dans notre belle tunique

en assumant nos choix

/

S’habiller de vie

c’est aller se rencontrer

là où l’on se s’attend pas

c’est se prendre dans ses bras

et partir valser voguer

vers les rives infinies

/

S’habiller de joie

c’est cueillir les étoiles

les semer dans les airs

pour enjoliver notre terre

c’est étendre nos voiles

et filer sa propre voie

/

S’habiller de silence

c’est écouter le frémissement

de jupe en tissus d’âme

du cœur crépitant de flammes

c’est entendre l’espace vivant

en s’inclinant avec révérence

/

S’habiller de paix

c’est enlever les bretelles

plonger au fond du creux

dans la pelisse des cieux

en surfant sur les ailes

du calme de la sérénité

/

S’habiller d’amour

c’est s’offrir un corsage

de dentelle et de soie

se dire que c’est un droit

cousu d’étoffe de courage

et célébrer la beauté toujours

/

Et enfin se déshabiller

pour être nue sans illusions

contempler ce corps parfait

portant les mémoires passées

de ces autres dimensions

celles de l’éternel et du sacré

ÊTRE

Mon témoignage

Exploratrice de ce monde, en recherche du mien… J’ai parcouru les terres, les océans, en une inlassable course après moi-même, après ma complétude. Une insatiable soif de découvertes qui, au final, étanchait peu mes manques mais abreuvait mon expérience…

La vastitude de ces mers n’était peut-être que le miroir de celle qui se tenait silencieuse en moi.

L’appel incessant d’autres rivages révélait mes craintes de l’immobilité. La peur de m’ensabler dans les profondeurs de mon être me faisait lever l’ancre. Mettre les voiles est chez moi, un mécanisme bien rodé, huilé au fil du temps…

Photo des Tuamotu

La beauté des terres lointaines m’a certes nourrie, elle m’a montré l’harmonie au sein de sa nature sauvage et changeante. J’ai palpé les éléments dans leurs interactions et leurs véritables dimensions. Du calme plat, à la furieuse tempête passant sur ma joue d’une douce caresse à une gifle magistrale.

Défier les vents rageurs est peine perdue, mieux vaut se soumettre à leurs ardeurs avec humilité.

L’aspect duel semblant du premier abord n’est qu’une vue de l’esprit assoiffé de contrôle auquel le mouvement échappe. Ce mouvement libre et indomptable des éléments m’a enseigné le respect. Me sentir si petite, vulnérable, m’a permis de voir la grandeur, la grâce de cette nature calme ou endiablée. Ces précieux enseignements me préparaient sans doute, à ce qui allait arriver…

De la proue de mon bateau glissant fièrement sur les flots, je me suis retrouvée raclant lamentablement les roches du fond de l’océan avec les dents !

Passage de la légèreté à la densité, du haut en bas, de la lumière à l’obscurité…

Dans ce passage fracassant, le chaos trouve place légitime, permettant ainsi un changement d’état. Éliminant les anciennes structures, dissolvant les adhérences obsolètes afin de réorganiser l’ensemble. Déconstruire, mourir pour rebâtir et naître à nouveau…

Poisson pierre

Par la confrontation à mes limites, à ma propre dualité, j’ai accepté la mort qui semblait s’imposer.

Elle a sans doute été pour moi, la phase essentielle de ma transmutation, tant sur le plan physique, que psychologique.

Il m’a fallu un certain temps, pour qu’apparaisse à nouveau une forme cohérente au milieu de ce magma issu de l’hécatombe, de ce sens dessus-dessous. Contrainte à l’immobilité, à ce que je redoutais le plus, j’ai cru me noyer dans ma propre souffrance. L’impossibilité de fuir m’a contrainte à lâcher prise et à cesser de me débattre. Je suis allée rejoindre le fond des rives oubliées pour dégager les cailloux, les pavés qui obstruaient l’écoulement. J’ai traversé le brouhaha mental pour trouver le silence. Dans le creux de ses bras, je me suis sentie enfin chez moi. Un espace sécurisant plus vaste que l’océan, m’a accueilli me tendant la main. Il m’a offert un appuis pour me donner le courage de me remettre debout. Lâchant mes béquilles, les troquant pour un nouvel axe plus équilibré, je me suis appuyée sur ce pole dance. J’ai fait mes premiers pas vers davantage d’unité. Je n’avais plus qu’à suivre ce fortuit alignement, laissant mes polarités se réorganiser autour, s’entre-lier.

Chargée de cette nouvelle harmonie, je me suis doucement ouverte à cet espace délicat de la présence à soi, épaulée par la vie.

Elle, qui n’a de cesse de ramener les ruisseaux déviants dans son lit, de purifier les eaux troubles afin que la source continue d’affluer.

Accepter de se mêler à elle implique cependant, de s’y abandonner en totalité avec confiance. Sans connaître forcément sa destination, sans avoir de prise sur le devenir. Se laisser porter à l’aveugle est un véritable acte de foi. J’accepte aujourd’hui, de me laisser guider par mes seuls ressentis et cette aspiration plus haute, celle du désir de mon âme qui sait où elle va… Je lui cède volontiers les rênes car je perçois sa farouche volonté de mener sa monture aux vertes pâtures. Sa noble intention fait fondre peu à peu les dernières résistances de mon cerveau programmé.

Ma conscience, chaque jour, chaque instant me ramène davantage à ce présent. Je m’émerveille de cette intelligence de vie ( que je ne pouvais déceler auparavant). C’est comme si je voyais au travers des yeux de cette fillette de 6 ans qui passait son temps à regarder les fourmis.

Il y a une forme simple d’ÊTRE. Mais cette forme là, ne se conjugue guère avec faire et avoir, ou tout au moins, leurs injonctions ne proviennent plus de l’extérieur.

Il suffit juste d’oser être le conducteur de sa propre embarcation.

Sur terre comme en mer, plutôt que de vouloir imposer une direction, je choisis de laisser faire les vents, en accompagnant leur mouvement. Tenant la barre dans l’alignement du courant pour éviter toute résistance, je suis prête à accueillir la danse du calme, de la tempête et ma prochaine destination… Le voyage se poursuit !

Sabrina CANDAU

LA CONSCIENCE EST OISEAU

Une brise de conscience souffle sur le mental

dégageant l’espace et tenant à l’écart l’animal

L’oiseau des îles lointaines danse librement

se posant sur les branches du passé, virevoltant

comme une flamme qui ne peut être capturée

ailes étirées vers le soleil en signe de paix

il diffuse sa lumière sur chaque chose

par sa simple présence, partout où il se pose

Respirant là où l’air n’a de fond

ravivant le souffle, édifiant des ponts

tissant des liens dans l’incohérence

pour faire une dernière révérence

et quitter les bribes mortifères

tout ce qui ne fut que chimères

il laisse une caresse sur le temps révolu

afin de tracer sa voie vers l’absolu

Son rêve aux couleurs de miel

pollinise l’esprit confiné et rebelle

dissolvant cage et barreaux

par le miraculeux pouvoir de l’eau

les larmes coulent sur le sol sombre

dissipant toutes zones d’ombre

Ainsi le printemps peint sa floraison

et dessine des fleurs sans raison

Juste par son regard différent

l’univers change par enchantement

les sardines quittent la boîte d’huile

en frétillant pour rejoindre l’océan

la marque des crayons indélébiles

s’effacent sous le rire de l’enfant

la pluie humecte l’humeur, l’ennui

et l’enrobe de son manteau de vie

L’instant s’offre à l’inconnu

comme un chaton repus

se délectant du rayon de lait

de la taille d’une voie lactée

Les étoiles dansent dans chaque cellule

en un doux frémissement de particules

l’air débarrassé de son asphyxie

attire de nouvelles galaxies

Une terre consciente purge l’illusion

offrant par ce fait d’insolites directions

d’où émergent de précieux présents

raccordés au germe du firmament

Vole oiseau, vole encore plus haut

emmène moi voir et contempler

la face cachée de cette lune dorée

pour saluer ce qui est beau

Sabrina Candau

Voici quelques citations et textes qui résonnent en moi…

“Le seul, le vrai, l’unique voyage c’est de changer de regard.”– Marcel Proust

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« Il existe un curieux paradoxe : quand je m’accepte tel que je suis, alors je peux changer »– Carl Rogers

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« Qu’est ce que le changement ?

Une forme apparaît, une autre disparaît. Pouvons-nous dire que le papillon était une chenille ? Une substance dans la chenille prend la forme du papillon. 

Grandir, c’est dépasser ce que vous êtes aujourd’hui. Prenez appui sur vous-même. N’imitez pas. Ne prétendez pas avoir atteint le but et n’essayez pas de brûler les étapes. Essayez seulement de grandir.

Passer de l’opinion à la perception, de l’imagination au fait, de l’illusion à la réalité, de ce qui n’est pas à ce qui est, voilà le cheminement. 

La perfection ce n’est pas de faire quelque chose de grand et de beau ; mais de faire ce que l’on fait avec grandeur et beauté ! » – Svami Prajnanpad ☆°♡°☆

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« LA FEMME QUI S’EST RECONSTRUITE

La femme qui s’est reconstruite a peur car aujourd’hui elle choisit sa propre entreprise.

La femme qui a été émotionnellement écrasée, et qui a réussi à se reconstruire, ne s’inquiète pas d’avoir quelqu’un à ses côtés. Elle est libre parce qu’elle a rompu les liens d’approbation des autres. Elle est à elle-même.

Elle a trouvé sa propre voie pour se laisser guider par la boussole de son âme et a abandonné les chemins qui ne l’inspiraient pas. Cependant, elle a des cicatrices des épines sur lesquelles elle a marché en marchant en dehors de son but, mais elle reste pleine, regardant ces marques comme des symboles d’apprentissage transformés en sagesse.

La femme qui est sortie de la fosse comprend l’humiliation, mais a choisi de pardonner aux autres et surtout à elle-même.

J’ai appris à faire des câlins, à m’asseoir sur tes genoux et à te dire : “Ne te blâme pas, tu as fait du mieux que tu pouvais à ce moment-là”

Elle a été sous-estimée, critiquée et nourrie de miettes, mais elle a décidé de se lever du sol, secouer la poussière et commencer un nouveau chemin…

Elle a vécu une métamorphose, a ouvert ses ailes à la naissance et a réalisé que la tige n’était pas sa place. Cependant, elle garde les pieds sur terre car elle sait qu’il est essentiel de savoir où elle marche.

Cette femme a appris qu’aucune entreprise n’en vaut la peine si elle doit cesser d’être elle-même. La liberté d’être n’est pas tombée du ciel, elle l’a conquise au prix de son sang, et cette réalisation ne sera jamais négociée.

Elle ne veut la guerre avec personne, elle ne sait que ce qu’elle veut et ce qu’elle mérite.

S’il y a quelque chose que cette femme a en abondance, c’est la joie d’être authentique et de pouvoir être elle-même, de ne pas y réfléchir à deux fois avant d’abandonner les situations et les gens qui menacent son être le plus sacré.

Elle a la clarté de ce qu’elle peut négocier et ce qu’elle n’ouvrira jamais

Une femme qui reconstruit ne négocie pas son temps sacré. »

Laureano G.Gonçalves via Mon âme

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“Tellement absurde et éphémère est notre passage dans ce monde, que la seule chose qui me rassure c’est la conscience d’avoir été authentique… D’être la personne la plus ressemblante à moi-même que j’aurais pu imaginer.”-Frida Kalho

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